La rénovation énergétique a fait l’objet de plusieurs actualités importantes ces derniers mois que ce soit dans le cadre de la loi climat et résilience, le déploiement de MaPrimeRénov’, la fin des offres à 1€, le référencement des professionnels RGE audit,l‘évolution du diagnostic de performance énergétique, l’augmentation du prix des énergies et plus largement sur les scénarios prospectifs énergies ressources 2030 – 2050.
C’est un enjeu majeur mais aussi complexe. Les conditions de réussite pour atteindre la performance énergétique par étapes relèvent de considérations techniques, pédagogiques, économiques, financières, mais également sociales (accompagnement des ménages). À ce titre, l’ADEME s’est donnée les moyens de conduire une étude visant à préciser les conditions de réussite d’une rénovation énergétique performante par étapes en logement individuel.
L’objectif d’un parc bâti rénové BBC d’ici 2050
L’objectif français est de « disposer d’un parc bâti BBC rénovation ou assimilé à l’horizon 2050 » (Code de l’Énergie), en moyenne nationale. Atteindre cet objectif est nécessaire pour relever simultanément les défis climatiques (neutralité carbone en 2050), énergétiques (division par 2 des consommations énergétiques à 2050) et sociaux (lutte contre la précarité).
Pour autant, le nombre de rénovations énergétiques BBC ou équivalent est encore insuffisant. Pour l’essentiel il s’agit encore de réaliser des opérations ponctuelles de rénovation ce qui au regard de cette étude semble être un coup d’épée dans l’eau.
Des opérations ponctuelles de rénovation mais pas d’inflexion de la courbe de consommations vers le niveau BBC
Ces travaux ponctuels n’ont pas permis à ce jour d’infléchir la courbe des consommations vers le niveau BBC rénovation visé pour le parc bâti dans son ensemble. Par ailleurs, ils peuvent participer à l’apparition ou au renforcement de désordres, de pathologies et de problèmes sanitaires (moisissures dans le logement, baisse du renouvellement d’air hygiénique…), malgré l’amélioration de confort pouvant être ressentie par les occupants.
Une vision globale du parcours de rénovation performante pour proposer un programme de travaux en 3 étapes maximum
Voici les principaux enseignements de cette étude :
- la juxtaposition des « gestes de travaux » ne permet pas d’atteindre la performance énergétique et peut parfois entraîner des désordres sur le bâti, avec un impact sur le confort voire la santé des habitants ;
- renforcer la performance de chaque élément ne conduit pas non plus au bon niveau de performance lorsqu’on est dans une approche éléments par éléments ;
- l’addition de simples travaux qualifiés de travaux BBC compatibles n’est pas suffisante pour l’atteinte d’un niveau de performance BBC rénovation ou équivalent à terme
- il est indispensable d’avoir une vision globale du parcours de rénovation performante pour prendre en compte le traitement des interfaces entre les postes de travaux afin de disposer d’une continuité de l’isolation, de la barrière frein-vapeur et de l’étanchéité à l’air pour éviter des pathologies et atteindre un niveau BBC rénovation ou équivalent (cf exemples dans l’étude) ;
- cette performance peut être atteinte en 1 à 3 étapes sous des conditions strictes décrites dans le rapport ;
- l’intégration des énergies renouvelables est souhaitable et même parfois nécessaire afin d’atteindre le niveau de performance visé, notamment pour le chauffage (bois, PAC), dans les parcours en 3 étapes et moins.
Une étude riche d’enseignements sur la rénovation énergétique et sur les aspects sanitaires
Si la rénovation énergétique ne permet pas d’agir directement sur les sources de pollutions, le poste « ventilation » joue un rôle clé pour disposer d’une bonne qualité d’air intérieur. En effet, une augmentation du renouvellement d’air améliorera directement la qualité d’air intérieur. Pour autant, une augmentation du renouvellement d’air baissera aussi la performance de la maison, en augmentant sa consommation de chauffage (perte des calories par renouvellement d’air). Des solutions techniques existent et sont présentées dans l’étude.
Des rénovations saines et préservant le bâti doivent être mises en œuvre sur toutes les typologies de logements. D’autres critères sont à prendre en compte pour assurer le confort des occupants (thermique mais aussi visuel ou acoustique) et pour répondre à des exigences architecturales (aménagement intérieur fonctionnel, valorisation des éléments patrimoniaux…).
L’étude présente 4 critères pour évaluer le potentiel architectural et écologique d’un logement
Le Conseil National de l’Ordre des Architectes a publié en 2019 un «Formulaire d’évaluation des potentialités architecturales et écologiques » d’un logement. En savoir plus
Cette dernière étude de l’ADEME permet d’aborder la rénovation énergétique performante par étapes sous différents aspects. Elle permet de guider les futurs politiques publiques pour s’inscrire dans la bonne trajectoire et met en avant la nécessité de faire évoluer nos pratiques en tant que professionnels de la rénovation énergétique.
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