La contribution du secteur agricole et forestier à la production d’énergie est un des grands enjeux de la transition énergétique. Dans l’actualité récente, cette perspective a parfois soulevé quelques interrogations : la production énergétique est-elle compatible avec la pratique d’une agriculture qui respecte le vivant et les territoires ? L’agriculture a une importance certaine dans l’économie ardéchoise. La publication récente de quelques résultats nous donne l’occasion de revenir sur le dossier.
La biomasse est une ressource énergétique de première importance
Le débat sur l’énergie est souvent monopolisé par les discussions relatives à la production d’électricité. Le photovoltaïque et l’éolien occupent le premier rang dès qu’il s’agit de débattre de la transition énergétique. Pourtant, une part essentielle de nos perspective de développement de la production d’énergie renouvelable repose sur la mobilisation de la biomasse. Cet aspect est notamment mis en avant par la feuille de route gouvernementale en matière d’énergie : la programmation pluriannuelle de l’énergie
Dans le domaine de l’énergie, la biomasse est la matière organique d’origine végétale, animale, bactérienne ou fongique, utilisable comme source d’énergie.
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Le monde agricole et forestier est évidemment en première ligne pour satisfaire ces besoins. On pense en particulier :
- au bois-énergie (bûche, granulé, plaquettes)
- au biogaz (essentiellement issu de la méthanisation)
- aux biocarburants
Bien entendu, l’agriculture est aussi directement concernée par le développement des autres énergies renouvelables, notamment parce qu’elle exploite des bâtiments et du foncier qui sont autant d’opportunités pour l’implantation des productions.
Concilier agriculture et production d’énergie
Dans ce contexte, concilier la production d’énergie avec le maintien d’une production agricole dynamique et qualitative est un vrai enjeu.
Les productions énergétiques peuvent contribuer à la diversification des revenus agricoles et faciliter le maintien d’actifs dans les territoires ruraux. Mais cela doit pouvoir se faire en respectant les impératifs d’une production de qualité, respectueuse du vivant et des paysages. C’est souvent sur cet aspect que le débat est intense.
Dans ce contexte, plusieurs acteurs, notamment ceux de l’énergie citoyenne se sont saisis du dossier. Ces réflexions ont notamment conduit à mobiliser les réseaux experts pour apporter quelques éclairages. Dans cette dynamique, SOLAGRO qui cultive une double expertise agronomique et énergétique, est en pointe. Nous leur devons plusieurs articles paru sur le site décrypter l’énergie : https://decrypterlenergie.org/
- Le bois énergie contribue-t-il à la déforestation et à une sylviculture intensive ? Le bois énergie est la première source d’énergie renouvelable en France et sa place est encore appelée à augmenter significativement dans les années à venir. Une forte augmentation de l’utilisation de bois comme source d’énergie présente différents risques qu’il ne s’agit pas de minimiser mais qui ne sont pas non plus inéluctables.
- Les installations photovoltaïques émettent-elles des rayonnements nuisibles pour l’homme ou pour les animaux ? Comme tout appareil électrique, une installation photovoltaïque émet des rayonnements électromagnétiques. Ces rayonnements sont-ils dangereux pour l’homme, ou pour les animaux dans le cas d’installations sur des bâtiments agricoles ? Quelles sont les précautions à prendre ?
- La méthanisation est-elle synonyme d’intensification de l’agriculture et de pollutions ? La méthanisation suggère des évolutions dans les pratiques agricoles, et modifie ainsi l’équilibre de l’agrosystème existant. Comment cet agrosystème évolue-t-il ? Devient-il nécessairement plus intensif ? Quelles incidences sur la fertilité des sols ? Sur les choix culturaux ? Sur le bilan environnemental global de l’exploitation ? Des retours de terrain et des études importantes menées ces dernières années nous donnent des éléments de compréhension et des premières réponses pour approfondir ces enjeux
Ces articles n’épuisent pas le débat, loin de là ! Mais ils ont le mérite d’apporter quelques éclairages bienvenus