Depuis quelques jours une association inconnue de nous, “énergie et société 07”, diffuse largement en sud-Ardèche un tract intitulé : “Énergie : très chers enjeux”. S’appuyant sur une abondance de chiffres et de données, ses auteurs développent une vision très discutable et visiblement partisane de la problématique de l’énergie. Tenant son rôle d’acteur ressource local sur l’énergie, Polénergie a souhaité rétablir les faits en proposant une note qui corrige les fausses informations divulguées.
D’une manière générale, Les auteurs du tract nous proposent une vision de l’avenir énergétique qui serait réduite à une affaire de choix entre différentes offres énergétiques. Cette vision n’est pas la bonne. Aujourd’hui les enjeux énergétiques doivent d’abord être posés en interrogeant les usages de l’énergie : quels sont les services rendus ? comment les optimiser ? Ensuite seulement se pose la question des sources d’énergie. Le problème du coût de l’énergie, c’est avant tout un problème de sur-consommation d’énergie. Par exemple, quand dans un logement correctement isolé, on consomme quatre fois moins d’énergie que dans le même logement mal isolé, la question du coût de l’énergie y est évidemment moins sensible.
En focalisant le débat sur l’énergie nucléaire et le pétrole, en laissant systématiquement entendre que les énergies renouvelables ne sont pas prêtes pour un déploiement massif, en réduisant les démarches d’efficacité énergétique à la question des comportements individuels, en repoussant à plusieurs décennies le changement de système énergétique, ce tract cherche évidemment à reculer “encore un peu” l’horizon d’une transition énergétique pourtant inéluctable.
L’avenir énergétique est une question qui doit être traitée par un changement de nos usages individuels et collectifs de l’énergie. En Ardèche et partout ailleurs, énergie EST société.
Le lecteur trouvera dans notre note de réponse des éléments de réponses concrets et vérifiables aux affirmations fausses proposées par le tract.
La transition énergétique fait déjà l’objet d’un consensus international et le GIEC, acteur de référence sur le climat, a pu récemment écrire : “Scenarios generally indicate that growth in Renewable Energy will be widespread around the world.” Déjà les grands pays européens se sont organisés et prennent le virage énergétique à grande échelle.
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Le problème de la ressource en pétrole est là, le coût du pétrole est déjà problématique, et pèse, par exemple, très lourdement sur la balance commerciale française.
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Indépendamment des risques qu’elle fait courir, la technologie nucléaire ne joue qu’un rôle marginal. Elle ne représente que 2 % de l’énergie finale consommée dans le monde et moins de 20 % de l’énergie finale consommée en France et ses perspectives de développement sont très limitées.
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Article lié – écouter l‘émission l’Oreille indiscrète du 4 juin