Constat
En France, le secteur de l’habitat (résidentiel & tertiaire) compte pour environ 43% de la consommation totale d‘énergie (contre 31% pour les transports et 24% pour l’industrie), et 25% des émissions de gaz à effet de serre (GES).
Les réglementations thermiques successives, applicables aux constructions neuves depuis 1975, ont permis de diviser par 2 à 2,5 les consommations unitaires en 30 ans. Cependant, les accroissements conjoints du parc de logements (+41% sur la même période), de la surface moyenne des logements, des exigences de confort et des niveaux d‘équipement électroménager ont conduit à une augmentation de 30% de la consommation d‘énergie des bâtiments.
Ce constat illustre clairement l’insuffisance d’une politique exclusivement orientée vers le logement neuf et met en avant la nécessité immédiate d’entreprendre un véritable chantier de rénovation thermique des bâtiments existants.
Un premier pas a été franchi avec le décret du 19 mars 2007 et l’arrêté du 3 mai 2007 : le premier fixe un niveau minimal de performance énergétique globale aux bâtiments de plus de 1000m² faisant l’objet de travaux de réhabilitation importants (plus de 25% de la valeur du bâtiment hors foncier) ; le second définit quant à lui les exigences minimales à respecter « élément par élément » pour tout projet de rénovation, quelle que soit la surface du bâtiment, y compris pour les habitations.
Enjeux & défis
Bien que nécessaire, l‘évolution de la réglementation n’en reste pas moins insuffisante si l’on veut conserver une chance de diviser par quatre nos émissions de GES à l’horizon 2050, comme la France s’y est engagée dans la loi de Programme fixant les Orientations de la Politique Énergétique (loi dite POPE du 13 juillet 2005): en effet, on estime que le parc existant aujourd’hui représentera toujours deux tiers du parc en 2050. L’essentiel de l’effort doit donc porter sur le parc existant.
Il faut donc dès aujourd’hui renforcer les exigences en termes de performance énergétique dans la rénovation de l’habitat existant et mettre en œuvre des programmes exemplaires, démonstratifs et incitatifs en ce sens. Des initiatives telles que les Programmes Locaux de l’Habitat (PLH), les Opérations Programmées d’Amélioration de l’Habitat (OPAH) ou les Programmes d’Intérêt Général (PIG) constituent des outils efficaces et adaptés, témoins du rôle clé des Collectivités Locales. L’appel à projets « 100 rénovations de logements basse énergie » mis en place par la Région Rhône-Alpes s’inscrit lui aussi dans cette logique et poursuit ces objectifs de démonstration et d’exemplarité.
L’enjeu est de taille pour notre département qui compte 160 000 logements, dont les deux tiers ont été construits avant 1975 et donc en l’absence de toute réglementation thermique. Espérons que les initiatives des Collectivités Locales associées à la mobilisation citoyenne grandissante puissent contribuer au renforcement de la dynamique en Ardèche.
Face aux défis majeurs du XXIè siècle que constituent les perspectives du changement climatique et de la pénurie en énergie fossile, il est urgent de mettre en œuvre tous les moyens disponibles pour réduire la consommation d‘énergie de nos logements et privilégier l’utilisation des énergies renouvelables.