cc JPS68 @wikimedia
L’INSEE vient de publier une étude sur la vulnérabilité énergétiques des ménages. Cette étude, réalisée à l’échelle nationale, sur la base de donnée datant de 2008 (seule année pour laquelle on dispose de toutes les informations nécessaires) prends en compte les deux principaux facteurs de vulnérabilité énergétique : le logement et les déplacements. Si tous les territoires sont concernés, la situation est particulièrement alarmante en secteur rural :
La moitié des ménages éloignés des pôles urbains est vulnérable sur le plan énergétique
Cette étude révèle de manière très détaillée l’ampleur de la précarité énergétique en France. Elle montre sans ambiguïté que cette question correspond à une véritable urgence sociale, particulièrement en milieu rural. L’étude montre aussi que la sensibilité à une augmentation future des prix de l’énergie est plus forte dans les zones rurales !
s’appuyant sur la définition légale de la précarité énergétique : « une personne qui éprouve dans son logement des difficultés particulières à disposer de la fourniture d’énergie nécessaire à la satisfaction de ses besoins élémentaires en raison de l’inadaptation de ses ressources ou de ses conditions d’habitat ». L’approche retenue pour définir la vulnérabilité énergétique et le périmètre de l’étude est très précise : La distribution des taux d’effort de l’ensemble des ménages permet de définir un seuil au-dessus duquel un ménage est dit en situation de vulnérabilité énergétique. Ce seuil, fixé par convention au double du taux d’effort médian de l’ensemble de la population, est de 8 % pour le logement et de 4,5 % pour les déplacements. »
Fioul et logement individuel : 1,7 million de ménages menacé par la précarité énergétique !
les détails de l’étude montrent que ce sont le plus souvent les ménages occupant des logements individuels chauffés au fioul qui sont concernés par la vulnérabilité énergétique. Cela ne veut pas dire que les autres type de logement et de chauffage sont épargnés : « Le type de logement, son année de construction et le statut d’occupation influent également sur la vulnérabilité énergétique liée au logement. Les ménages habitant les logements les plus anciens sont les plus exposés. Ainsi, un quart des ménages dont le logement a été construit avant 1949 consacre plus de 8 % de son revenu au chauffage et à l’eau chaude »
31 % des ménages résidant hors des aires urbaines sont frappés par une vulnérabilité énergétique liée au déplacements.
Les catégories socio-professionnelles concernées par la vulnérabilité énergétique liée aux déplacement varient selon les zones considérées : « Dans les petits pôles, les professions intermédiaires sont les plus exposées (13,4 %) : leur facture moyenne en carburant est élevée, proche de celle des cadres, alors que leur revenu est généralement inférieur. En couronne des petits pôles, la consommation de carburant augmente très fortement, entraînant dans la vulnérabilité énergétique professions intermédiaires (23,4 %), employés (27,6 %), ouvriers (29,1 %) et agriculteurs (24,5 %) » … »Ce phénomène est encore amplifié pour les ménages habitant hors des aires urbaines, en particulier chez les ouvriers (47,9 %) et les agriculteurs (51,2 %) »
téléchargez l’article complet de l’INSEE